Chapitre 7 - De la politique de l'emploi
You didn’t come this far to stop


La politique de l’emploi est l’ensemble dans mesures mises en œuvre par les gouvernants, dans le but de créer des emplois, les accroitre, protéger ceux qui existent déjà et réduire autant que possible le chômage. Dans le cadre de la Reconstruction, il va falloir s’interroger sur l’adéquation formation-emploi et ouvrir le débat sur la création des entreprises, pourvoyeuses d’emplois
Thème 1 – Adéquation formation/emploi
Problème
Depuis l’époque coloniale, l’école a été perçue plus comme un instrument de promotion sociale. On va à l’école, non pas forcément pour acquérir un savoir-faire, mais pour obtenir un parchemin qui sera brandi pour espérer être fonctionnaire public. On pense, à tort, que la plus haute place dans la société sera à celui qui aura obtenu le diplôme le plus élevé. Tous les moyens sont dès lors bons pour avoir un diplôme, même s’il faut l’obtenir par la fraude. Dans un tel contexte, les formations théoriques sont les plus prisées : philosophie, lettres, droit … Même ceux qui se lancent dans des études scientifiques et techniques, se limitent à la maîtrise des aspects purement théoriques. La formation des jeunes camerounais est essentiellement orientée vers les emplois bureaucratiques, notamment celles qui sont relatives à l’exécution des tâches administratives. On ne cherche pas à développer chez le camerounais le sens de l’initiative personnelle et de l’ingéniosité. Par ailleurs, toutes les connaissances que les camerounais reçoivent ont été façonnées à partir des pensées venues de l’étranger, notamment des pays ex colonisateurs. Ce sont des connaissances ne correspondant pas à des réalités locales. Le diplômé camerounais se trouve ainsi incapable de trouver le lien entre la formation qu’il a reçue et les réalités de son environnement camerounais.
Solutions
- Identifications des besoins réels des camerounais, élaborer des programmes de formations sur les solutions à ces problèmes ;
- Mise en place des écoles et des centres de formation pour des emplois réels à tous les niveaux (primaire, secondaire et supérieur) et dans tous les domaines de la vie (sport, culture, industrie, agro-pastoral, commerce…);
- La création de toute filière de formation doit se justifier par l’existence des débouchés dans des entreprises existantes, à des postes disponibles dans l’administration ou à des besoins réels identifiés ;
- La suppression progressive des formations sans débouché réel ;
- Encourager le retour aux petits métiers conduisant à la production des biens de première nécessité : forgeron, potier, tisserand… ; des métiers de petits services tel que : charpentier, menuisier, réparateur des biens domestiques…
Thème 2 – Création des entreprises et des emplois
Le problème
Ils sont très nombreux ces jeunes qui, chaque année, sortent du système de formation, sans espoir de trouver un emploi correspondant aux connaissances acquises pendant leur formation. Tous lorgnent du côté de la Fonction publique qui, malheureusement, ne peut recruter tout le monde. La politique menée depuis des lustres a fait de la Fonction publique l’employeur quasi exclusif au Cameroun. Les jeunes qui s’auto-emploient dans le secteur dit « informel », continuent de rêver du jour où ils intégreront la Fonction publique comme employé. Ceci s’explique par le fait qu’à l’heure actuelle, c’est dans le secteur public que l’on rencontre les citoyens les plus riches sur le plan matériel, grâce aux phénomènes de corruption et de détournement de deniers publics. Pourtant, dans un pays, la Fonction publique n’est qu’un employeur parmi tant d’autres.
Solutions
Dans l’ordre normal des choses, les emplois et richesses sont essentiellement créés et offerts dans les entreprises privées. Il faut amener les camerounais, chercheurs d’emplois, qui aspirent à être individuellement et matériellement riches, à s’orienter vers le secteur privé. Les solutions au problème du chômage passent par un développement du secteur privé des entreprises ; C’est pour cela que le Parti UNIVERS entend mettre en place une politique qui les accompagnent les camerounais dans la création des entreprises privées.
Mesure 1- Favoriser la création des entreprises par les particuliers
1°- La création des emplois par les jeunes diplômés
Avec le Parti UNIERS, il sera demandé aux jeunes diplômés des Grandes écoles de formation de se regrouper pour mettre en place des entreprises sous forme de sociétés civiles ou commerciales. Pour les accompagner financièrement, l’État peut mettre en place un fonds d’appui, sous forme de prêt, à la création des entreprises par les jeunes. Des experts seront mis à la disposition de ces jeunes pour les accompagner et les aider dans la conception, dans l’implantation, dans le démarrage et dans les premiers pas de leurs entreprises. Ces entreprises pour jeunes seront exonérées d’impôts pendant un temps nécessaire pour le décollage.
2°- La création des emplois par les fonctionnaires retraités par anticipation
Le fonctionnaire qui prend une retraite anticipée sera encouragé à créer des entreprises privées, pourvoyeuses d’emplois ; au même moment, ces fonctionnaires retraités, par anticipation, libèrent de nombreuses postes de travail dans les services publics que l’on peut alors attribuer à des jeunes à la recherche d’un premier emploi.
Mesure 2- Création des entreprises par l’État, à rétrocéder aux particuliers
Pour la construction d’une nation forte, l’État camerounais, juste après l'Indépendance, s’est engagé dans un vaste programme de création d’entreprise commerciale et industrielle. Mais, la mauvaise gestion de ces entreprises les a conduites à la faillite. Cette politique de création des entreprises par l’État devrait être relancée ; elle sera accompagnée par les mesures de politique globale prévue par le Parti UNIVERS. Cette création des entreprises par l’État se fera, dans la perspective de les rétrocéder à des particuliers camerounais, à court ou à moyen terme, le temps pour l’entreprise de prendre son envol. On verra ainsi, à titre d’exemple, la création dans les zones rurales, des grandes exploitations agro pastorales ; un peu partout au Cameroun, on verrait émerger des entreprises d’exploitation du sous-sol camerounais qui est si riche en minerais… Ces entreprises absorberaient, en termes d’emplois, ces multiples jeunes désœuvrés de nos villes et villages. La création des entreprises de transport en commun doit, à court terme, conduire à la disparition de l’activité de transport en commun par motocyclettes, dangereuse, aussi bien pour les jeunes qui y sont employés, que pour les clients qu’ils transportent. Cette main d’œuvre jeune sera récupérée par les entreprises de transport créées par l’État.
Mesures 3 - Protection de l’emploi
Le problème
Une personne qui a un emploi compte sur le salaire qui lui est versé périodiquement pour satisfaire à ses besoins, ainsi que ceux de sa famille. L’éventualité de perdre son emploi est déjà une source d’angoisse ; plus encore, lorsqu’on peut perdre cet emploi selon le bon vouloir de son employeur. Avant en 1992, les travailleurs étaient protégés par le droit ; ils ne pouvaient être arbitrairement licenciés, sous en coup d’humeur d’un patron. Si cela arrivait, l’employeur pouvait être condamné, devant les juridictions, à payer de lourds dommages et intérêts, correspondant au préjudice réel qu’aura subi le salarié non fautif qui perd son emploi. Par crainte de cette sanction, les employeurs ne se permettaient pas de licencier abusivement leurs salariés. Beaucoup d’entreprises se sont alors plaintes auprès du Gouvernement camerounais, prétendant que certaines décisions de justice, les condamnant lourdement dans des affaires de licenciement abusif, ont conduit à la faillite de nombreuses entreprises. Il a été demandé au gouvernant de choisir entre la protection des entreprises et la protection des salariés. Malheureusement, le gouvernement a choisi de protéger les entreprises au détriment des salariés. Ceci s’est traduit par la réforme du droit du travail, intervenue en 1992. Désormais, lorsqu’un licenciement est jugé abusif, le juge ne pourra accorder des dommages et intérêts qu’au salarié qui justifie d’au moins deux ans de travail dans l’entreprise ; pis encore, cette indemnisation sera au maximum d’un mois de salaire par année d’ancienneté. Par exemple, pour une personne qui a un salaire de cent mille francs par mois, si elle est licenciée abusivement après quinze ans de service, elle n’aura droit qu’à un million et demi d’indemnisation au maximum, ce qui est insignifiant. Cette limitation du montant des dommages et intérêts a mis les salariés à la merci de leurs employeurs : ils peuvent être licenciés à la simple humeur de l’employeur qui ne risque pas gros pour sa faute. Ceci a conduit à la précarité des emplois et au mal-être des employés qui peuvent se retrouver au chômage du jour au lendemain alors qu’ils n’ont commis aucune faute. Certains employeurs futés recrutent des jeunes pour emploi. Avant que la relation contractuelle n’atteigne une durée de deux ans, l’employeur met abusivement le salarié à la porte, sans indemnisation. L’employeur tire alors profit de la loi qui dit qu’on ne peut indemniser un salarié, abusivement licencié, que s’il a passé plus de deux ans dans l’entreprise.
Solution
Le Parti UNIVERS va simplement proposer au Camerounais une révision du code de travail. D’ailleurs, il est impensable qu’un code, mis en place depuis 1992, dans le contexte économique et social de cette époque-là, soit encore en vigueur, plus de trente ans plus tard, sans qu’il n’ait été revu pour mieux être adapté aux réalités de l’heure. Un dialogue doit être ouvert entre les employeurs et les syndicats des travailleurs, pour trouver des solutions équitables de protection des travailleurs, sans pour autant sacrifier l’entreprise pourvoyeuse d’emplois.