Chapitre 14 - De la sécurité routière
You didn’t come this far to stop


La sécurité routière désigne l’ensemble des mesures prises pour réduire et limiter les risques d’accident de la route et leurs conséquences. La sécurité routière est l’un des problèmes sur lequel la Reconstruction du Cameroun doit se pencher pour y trouver des solutions.
Le problème
Le nombre d’accident de la circulation, enregistré tous les jours, révèle que les gouvernants actuels ont échoué dans leur politique de sécurité routière. Environ vingt mille (20 000) accidents de la circulation sont enregistrés par an au Cameroun ; près de trois mille (3000) personnes périssent dans ces accidents. C’est dire qu’au Cameroun, les accidents de la circulation sont pires qu’une guerre civile, en termes de pertes en vies humaines ; il s’agit donc d’un véritable fléau. Les hommes politiques semblent ne pas prendre la mesure du phénomène. Les agents de l’État que l’on place sur les axes routiers n’excellent que dans la brimade et le braquage des usagers de la route ; ils se préoccupent très peu de leur sécurité.
Les solutions
Nul ne peut prétendre mettre fin aux accidents de la route qui existent partout dans le monde. Mais, des mesures doivent être prises pour réduire l’ampleur du phénomène. Pour cela, il faut au préalablement identifier les principales causes qui, au Cameroun, et sans être exhaustif, sont liées à l’état des routes, à la moralité des conducteurs de véhicules, au problème de formation des conducteurs, à la qualité des véhicules en circulation, à l’absence du contrôle des activités des garagistes en charge de l’entretien des véhicules…
Mesure 1- Construction, entretien et surveillance des routes
Beaucoup d’accidents de la route trouvent leur origine sur l’étroitesse et le mauvais entretien des routes. Des études révèlent que 10% des accidents sont liés au mauvais état de la route ; leur étroitesse conduit à 7% des accidents. En réponse à cela, tout doit être mis en œuvre pour que, à court ou à moyen terme, au moins toutes les grandes villes du Cameroun soient reliées entre elles par des autoroutes. Toutes les routes sur le territoire national doivent faire l’objet d’une surveillance au quotidien. La surveillance a pour but de détecter tous les faits susceptibles de causer des accidents. Ainsi, un creux qui se forme sur la chaussée doit immédiatement être comblé ; un véhicule mal garé, ou tout autre obstacle perturbant la circulation, doit de toute urgence être dégagé. Les policiers de la route, au lieu d’être postés à des barrières dites de « contrôle », devraient plutôt s’investir dans la surveillance des routes. Du matériel, des engins et des techniciens devront être mis, en permanence, à la disposition des policiers pour ces interventions de prévention des accidents.
Mesure 2- Le contrôle de la moralité et de l’état des conducteurs de transport en commun
Des études révèlent que 10% des accidents de la route sont dus à l’état d’ébriété des conducteurs de véhicule. Nombreux au Cameroun sont des conducteurs qui estiment qu’il faut prendre de l’alcool ou de la drogue pour mieux conduire, en ayant du courage au volant. La vie des citoyens, notamment dans les transports en commun, ne doit pas être confiée à des personnes de cet acabit, inconscientes de la valeur d’une vie humaine. La moralité des conducteurs des camions et autres gros engins doit aussi être scrutée. Très souvent, c’est le cancre de la famille, qui n’a réussi nulle part ailleurs, qui embrasse le métier de conducteur de camions ; une fois au volant et sur la route, il transforme le véhicule en véritable engin de la mort. Les véhicules ne doivent être confiés qu’à des personnes responsables. C’est pour cela que le permis de conducteur de camion ou de car de transport en commun ne devra être délivré qu’à la suite d’une enquête de moralité sur le candidat. Le comportement du conducteur des poids lourds, ou des cars de transport en commun, dans sa vie de tous les jours, doit faire l’objet d’un suivi permanent des services de la police des renseignements. On pourrait aussi, par exemple, exiger que le conducteur de ce type d'engin ne soit ni trop jeune, ni trop âgé ; qu’il ait une vie familiale seine et stable ; qu’il soit soumis à des examens médicaux donnant lieu à un rapport périodique pour le renouvellement du permis de conduire, et qu’il soit habilité de exercer comme conducteur.
Mesure 3 – La formation des conducteurs de véhicules
On aura observé au Cameroun que bon nombre de véhicules impliqués dans les accidents de la route sont conduits par des personnes n’ayant jamais été formées dans une auto-école. En effet, il est difficile de trouver une auto-école au Cameroun disposant de matériel didactique pour l’apprentissage de la conduite des cars, des bus ou des camions. La formation pour ces catégories de véhicules se fait généralement sur le tas. Ceci s’explique par le fait que les auto-écoles ont du mal à investir dans l’acquisition des gros véhicules pour servir de matériels didactiques. Aussi, pour la sécurité des citoyens, l’État doit créer lui-même des auto-écoles, pour l’apprentissage de la conduite des gros véhicules. L’État devrait aussi s’occuper de la formation des moniteurs pour les auto-écoles, publiques ou privées. En effet, on aura remarqué qu’il n’existe pas de centre de formation des formateurs à la conduite automobile. Les moniteurs qui exercent dans les centres d’apprentissage de la conduite des véhicules, sont aussi dangereux que ceux qu’ils forment, parce que n’ayant jamais reçu eux-mêmes une formation.
Mesure 3- De la qualité des véhicules en circulation
Les études révèlent que 17% d’accidents de la circulation sont dus au mauvais état technique des véhicules en circulation. Près de 80 % des voitures en circulation au Cameroun sont des engins de seconde ou troisième main. Il s’agit très souvent des véhicules qui sont interdits de circulation en Europe, en Amérique, en Asie… Le Cameroun est devenu un « pays-poubelle » des voitures. Des efforts doivent alors être faits pour créer au Cameroun, des usines pour au moins monter des voitures, à défaut d’en fabriquer sur place ; ceci permettra aux citoyens d’acquérir des voitures neuves et de bonne qualité, à moindre coût. Les citoyens pourront alors tourner le dos aux voitures d’occasion qui sont des engins qui sèment la mort sur nos routes. En attendant, des mesures peuvent être prises pour empêcher l’importation des véhicules très vieux et quasiment hors d’usage. Ce qui est dit des véhicules est aussi valable pour les pièces détachées d’occasion que la quasi-totalité des véhicules utilisent au Cameroun. Un contrôle rigoureux de qualité et de conformité doit être opéré sur toutes les pièces de rechange vendues au Cameroun.
Mesure 4- Contrôler l’installation et l’activité des garages de réparation de véhicules
Au Cameroun à l’heure actuelle, n’importe quel quidam peut s’installer en bordure de route, et s’autoproclamer réparateur des voitures, sans avoir jamais suivi une formation nulle part. Le bricolage, que ces charlatans font sur les voitures en panne, est pour beaucoup dans les nombreux accidents de la circulation dus aux défaillances mécaniques. L’État doit sur ce point prendre ses responsabilités. L’activité de réparation des voitures est aussi sensible et délicate que la médecine ; il faut la prendre au sérieux dans la mesure où le tripatouillage d’une voiture met en péril des vies humaines. Toute entreprise de réparation des voitures doit obtenir, avant toute installation, un agrément. L’autorité publique doit alors s’assurer que le promoteur de l’entreprise est formé en ingénierie mécanique et qu’il dispose du matériel adéquat pour intervenir sur une voiture en panne. Les garages pourront être classés en catégorie, en fonction des compétences techniques de ceux qui y interviennent comme garagistes. Le client, informé des diverses catégories, saura dans quel garage se rendre pour telle ou telle panne.